La DÉCROISSANCE urbaine en France : une mise à l’agenda difficile - Métropolitiques | URBANmedias | Scoop.it

Si la décroissance urbaine reste, en France, un processus relativement limité en comparaison à d’autres pays comme l’Allemagne ou le Japon, son extension dans la dernière période (Cauchi-Duval et al. 2017) a suscité l’intérêt des chercheurs, des médias et même d’une partie du monde professionnel de l’urbanisme. [1]

 

En revanche, cette question reste largement absente des politiques nationales et, contrairement à d’autres pays où le paradigme de croissance a été parfois discuté, les shrinking cities n’ont longtemps fait l’objet d’aucun débat ni même d’aucun discours au niveau national. Quelques signes récents mettent toutefois en évidence une prise de conscience des problèmes posés par la perte d’habitants dans certaines villes ou dans certaines régions.

 

Il s’agit d’abord de la mobilisation des bailleurs sociaux dont le parc est majoritairement localisé dans des zones de marché détendu. Confrontés à une augmentation de la vacance de leurs logements, ils organisent un lobbying en vue de l’adaptation des outils juridiques et financiers existants aux difficultés spécifiques de ces territoires. Il s’agit ensuite de l’organisation de forums rassemblant élus, techniciens et experts sur la dévitalisation du commerce dans les petites villes, les centres-bourgs et les villes moyennes.

 

Enfin, les publications du consultant-géographe Christophe Guilluy (2014) sur les dynamiques socio-économiques des territoires et leurs conséquences politiques et d’Olivier Razemon (2016) sur la dévitalisation des centres des villes moyennes ont été commentées dans plusieurs médias. Cependant, malgré l’intensité de ces débats récents, la question même des processus de déclin urbain sur la longue durée n’a pas encore voix au chapitre en France.


Via Crenau